La Table Ronde
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 Le retour de maman-ours

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maman ours
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maman ours


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Localisation : La où se trouve les kamas!!

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MessageSujet: Le retour de maman-ours   Le retour de maman-ours Icon_minitimeMar 6 Mar - 10:00

- Maman, Maman… réveilles toi, je t’en prie…
la voix se faisait suppliante et pressante.
Si elle ne se réveille pas, je m’en voudrais pour l’éternité.


- Papa tu savais les risques que ça comportait de lui donner
ce remède de libération. Dit une autre voix plus féminine.


Ikirad, disciple sadida, se retourna vers sa fille Orane, disciple sacrieur, le visage marqué par la fatigue et l’anxiété il s’adressa à elle :

- Je me sens si démuni, je n’ai pas su la protéger.
Il disait cela tout en regardant maman-ours avec tendresse,
il lui caressa tout doucement le front et les cheveux.
Il était étonné par le visage paisible de sa femme à cet instant,
alors qu’il savait bien qu’elle était sous l’emprise d’une puissance maléfique.

Orane s’avança vers son père et posa sa main sur l’épaule :

- Viens papa, allons manger quelque chose,
il faut nous reposer pour continuer à soigner maman
et être en forme pour lutter contre cet maléfice.

D’un ton las, il lui répondit :

- Oui tu as sans doute raison, il ne faut pas oublier de fermer la porte à clé,
on ne sait jamais, dit-il d’un ton inquiet.


Il se leva en disant cela et se dirigea en même temps qu’Orane vers la porte, il jeta un dernier regard vers maman-ours qui dormait encore paisiblement, rassuré, il passa le pas de la porte et ferma avec douceur la porte, non sans oublier d’y tourner la clé pour verrouiller la porte.



§§§§§§§§§§§§§




Oui elle dormait paisiblement, on pouvait voir sa poitrine se soulever doucement au rythme de sa respiration. Soudain, les doigts de sa main gauche bougèrent légèrement, puis ses paupières s’entrouvrirent imperceptiblement, voir avec hésitation.

«Ahhh !!! Quel mal de tête, j’ai l’impression d’avoir été piétinée par un troupeau de boufmouth », elle réussit enfin à ouvrir péniblement les yeux, éblouis par la lueur de la bougie qui était posée sur une petite table près du lit où elle dormait. Elle s’étira et interrompit le silence apparent de la pièce où elle se trouvait.

Les yeux enfin ouverts, elle inspecta consciencieusement la pièce, elle vit que la chambre était bien meublée, à part le lit et la table de chevet, il y avait aussi un grand canapé et un petit fauteuil, ainsi qu’une table basse, sur laquelle était disposé une coupe remplie de fruits frais. Au mur on pouvait voir des tableaux sur lesquels étaient représentées diverses scènes de la vie quotidienne de la vie bontarienne.

Elle se demandait où elle pouvait se trouver. Elle se dirigea donc vers une des fenêtres, mais il faisait nuit, alors elle ne put rien voir. Soudain, la poignée de la porte de la chambre remua… Maman, élança sa main pour saisir sa pelle et se mettre sur ses gardes, malheureusement, elle arrêta son geste là, puisqu’elle était en chemise de nuit. Elle alla au fonds de la chambre et attendit que la porte s’ouvre pour voir qui pouvait bien venir.
La porte s’ouvrit et quand elle vit qui se présentait devant elle, elle s’élança vers la personne, un large sourire sur les lèvres et s’écria :

- Iki !!! mon amour c’est bien toi ??? J’ai l’impression de t’avoir perdu !!

Ikirad son mari, eu juste le temps d’ouvrir les bras de recevoir sa femme en la serrant très fort. Dans son regard on pouvait lire autant de surprise que de joie. Il la serra très fort jusqu’à l’étouffement. Il n’en revenait pas, elle le reconnaissait. Il retrouvait enfin, sa maman-ours. Il respira avec force et la repoussa avec douceur et lui dit :

- Je n’arrive pas à en croire mes yeux, tu me reconnais enfin.
Les enfants vont être content de savoir que tu es éveillée et surtout
que tu nous reconnais.


- Mais pourquoi tu dis ça, de la surprise dans la voix,
bien sûre que je te reconnais, tu es mon mari tout de même, dit-elle en faisant la moue.
Puis elle reprit. Dis-moi, nous sommes où, je ne reconnais pas cette maison ?


- Nous sommes dans la maison de notre fille Orane.
Quand tu as changé, nous avons préféré te ramener ici.
Personne ne connaît l’existence de cette maison…

- Comment ça quand j’ai changé ?

- Assieds-toi maman.
Il l’a pris tendrement par le bras et l’emmena vers le canapé
où il lui demanda de s’assoir. Assieds-toi confortablement,
car l’histoire va être longue.

- Tu te souviens de Morte’Lys ?

- Oui bien sûre, répondit-elle. Ne me demande pas à qui je l’ai confiée
et où elle se trouve, pour des raisons de sécurité, je ne peux rien te dire.

- Maman quelle date crois-tu que nous sommes ?

- Et bien nous sommes le 20 fraouctor, voyons chéri, pourquoi tu me demandes ça ?

- Et bien nous sommes le 26 flovor, maman, dit-il d’un ton laconique.

Il vit maman écarquiller les yeux et pâlir, elle comprenait enfin que la situation n’était pas si normale que ça. Sa bouche s’ouvrait comme pour dire quelque chose, mais rien n’en sortit. Il sentait que la confusion régnait en elle, c’est pour cela qu’il reprit :

- Maman tu as bien compris qu’il s’est passé un temps,
dont tu n’as aucun souvenir, c’est pourquoi, je vais t’en faire le récit.

« En fraouctor, tu as pris sous ton aile protectrice, la jeune disciple ecaflip Morte’Lys. Tu te souviens qu’elle était pourchassée par son éminence grise, le célèbre Mortalis. Il n’a pas du tout aimé ton intervention et il a fait appel à la pire des choses qui existe dans notre monde. Il a commandité une magicienne qui a utilisé une ancienne magie qui a empoisonné ton esprit.

Elle a réussi on ne sait comment, à forgemager ta pelle fik avec cette ancienne magie, ce qui a eu pour effet de te changer en monstre sanguinaire. Tu étais à l’époque jeune disciple selenyte. Tu as manqué de respect aux Grands Maîtres Kayna et Le-Piaf, tu as enfreint les règles les plus sacrées du clan et tu fus mise en liste noire.

Le plus terrible a été ta propre famille. Tu ne me reconnaissais plus, ni moi, ni tes propres enfants. Un jour tu as même essayé de me tuer. Ce fut un déchirement pour moi et pour les enfants. Puis, un jour tu as disparu. Nous t’avons cherchée partout, mais en vain.
C’est Morte’Lys, qui n’avait pas de nouvelles de toi, qui décida de nous contacter. Quand elle sut ce qui se passait, elle comprit vite que Mortalys y était pour quelque chose. C’est alors, qu’elle se mit en quête de chercher la magicienne qui avait utilisé la magie qui te détruisait. Nous avons cherché longtemps, jusqu’au moment où on l’a enfin trouvé. Elle nous expliqua que la magie qu’elle avait utilisé était très ancienne et qu’elle n’avait pas souvenir d’un contre-sortilège.

Nous fumes désespérés pour le coup, c’est alors qu’Orane, nous fit prendre courage et nous donna l’idée d’aller voir les plus grands spécialistes de la magie de notre monde. Nous allâmes partout, même à Otomai. Mais, rien n’y fit. Personne n’a su nous donner une indication pour contrevenir à ce sortilège.

C’est Mamie-Ours, ta grand-mère, disciple enutrof qui décida d’aller faire des sacrifices de bouftous et de piou pour le Dieu Enutrof. Elle se disait qu’il n’y avait que lui pour te sauver. Nous nous sommes tous moqués d’elle, mais tu sais maman et bien elle avait raison, car tu es très aimé par le Dieu Enutrof, pour ta bonne humeur, pour tous ces enfants que tu recueilles et à qui tu donnes une éducation et un foyer aimant.
Son prêtre, nous a indiqué qu’il fallait te trouver et te ramer avec l’objet ensorcelé au Temple Enutrof.

Nous nous mîmes tous à ta recherche, se fut facile de trouver, puisque tu semais désolation et destruction sur ta route. Par contre, ce ne fut pas chose facile pour te capturer et t’amener au Temple. Maman je peux te dire, que tu as une vigueur incroyable, je ne m’étais jamais battu contre toi et bien je peux dire aujourd’hui que tu es redoutable au combat.

Nous réussîmes non sans mal à te capturer et t’emmener de force au Temple Enutrof. Tous les prêtres enutrof t’emmenèrent dans un endroit secret du temple, en nous demandant de ne pas les suivre. Je ne peux te dire ce qu’ils firent à part une potion étrange qu’ils te donnèrent devant nous. Ils te ramenèrent inconsciente et nous dirent, qu’il fallait t’emmener chez nous et attendre que tu reprennes conscience et que si l’exorcisme et le remède n’avait pas fonctionné, il fallait revenir pour tout recommencer.

Avec Orane et Ours-Soigneur, nous décidâmes de t’emmener dans la maison d’Orane, nous nous téléportâmes donc là-bas. Et voilà tu as ouvert les yeux et te voilà redevenue la maman-ours que j’ai toujours connu. Il se retourna vers elle pour l’étreindre, mais stoppa son geste quand il vit de grosses larmes couler sur ses joues.

Elle explosa en sanglot et se jeta dans les bras d’iki, tout en marmonnant, des pardons entre deux sanglots.

- Voyons mamour, arrête de pleurer et de t’en vouloir, ce n’était pas de ta faute.
Tu ne pouvais rien y faire. Il saisit maman par le menton et lui dit tout doucement,
sèches tes larmes ma douce, tu es pardonnée par tout le monde.
Le plus beau cadeau que tu puisses nous faire,
c’est d’aller mieux et de redevenir la maman que l’on connaît tous.
Tu ne peux savoir le nombre d’amis que tu as. Et combien tu es aimée.


Il la saisie par la main et l’invita à le suivre. Ils se dirigèrent main dans la main vers la porte. Elle vit qu’entre temps, le jours c’était levé, elle entendait au loin les piou chanter comme à leur habitude et la ville de Bonta s’afférer de mille bruits. Ikirad ouvrit la porte doucement et prit maman par les épaules et la poussa gentiment vers la sortie. Et là, elle découvrit un spectacle émouvant, d’une multitude de personnes qu’elle connaissait depuis toujours.

Elle fut envahie par l’émotion. Ils avaient tous dans le regard tellement d’amour, d’émotion. Oui, elle vivait un moment magique et elle comprit oh ! Combien elle était aimée et toutes ces personnes, dont la plupart sont des amis ou bien ses nombreux enfants adoptés, ces guildoux et anciens guildoux.

Chacun leur tour, elle les prit dans ses bras et les serra pour les embrasser. Des larmes, oui il en coula beaucoup, mais cela fut surtout des larmes de joie, d’une vie perdue qui était retrouvée.

Après une journée de discussion et de ripaille, tout le monde partie et alla à sa vie. Oui, maman est revenue et elle va bien. Tout le monde était rassuré.

Maman alla voir Ikirad, et lui annonça qu’elle allait faire pèlerinage au Temple Enutrof et remercier le Dieu Enutrof et ses prêtres pour l’aide qu’ils lui ont donné en la sauvant de ce sortilège. Ensuite, elle écrira au Grand Maître Kayna et au Grand Conseil Selenyte pour leur demander pardon. Elle embrassa Iki et ses enfants, prit ses affaires pour le voyage et but une potion bleue ciel pour aller au zaap le plus proche. Elle se dirigea vers le beau pays d’Amakna. Tout en marchant, elle prit plaisir à regarder la vie tout autour d’elle. Elle avait l’impression de voir toutes ces choses pour la première fois, comme si elle les découvrait. Elle se rendait compte que la vie était belle et elle en ressentait toute la beauté. Elle la traversait de part en part. Elle s’arrêta un petit moment et regarda çà et là un oiseau qui picore quelques graines que lui seul voyait, des bedeaux qui discutaient de choses et d’autre. Leurs habits étaient aussi bavards qu’eux. Un véritable capharnaüm d’échanges verbaux, de ventes à la criée et d’histoires d’aventures vécues.

Elle sourit intérieurement et se remplie le cœur de toute cette vie qu’elle avait perdue avec cette ancienne magie qui a failli la tuer à tout jamais. Elle frissonna à cette idée et d’un revers de la main en remettant une mèche rebelle en place, elle chassa toutes ces mauvaises pensées.
Elle arriva enfin à destination, entra d’un pas assurée dans le Temple Enutrof et se dirigea vers Elisa Granite. Avec un sourire aux lèvres, elle s’adressa à elle :

- Bonjour ! Madame Granite, je me présente à vous.
Je suis maman-ours, il y a quelques jours…

Elisa Granite, disciple enutrof, interrompit maman :

- Mais oui, je me souviens bien de toi, ma pauvre maman-ours,
tu as été victime d’une ancienne magie qui a changé ton humeur
en vilaine petite vielle enutrof.


- Oui, dit maman-ours avec un sourire gêné aux lèvres.
Je me suis remise de ce mal qui m’a frappé grâce à notre Bon Dieu Enutrof.
Je suis venue, d’ailleurs ici pour lui rendre hommage
et vous demander conseil sur ce que je pourrais faire pour ça.

- Mais, ma chère, il n’y a qu’une seule chose à faire.
C’est d’entrer dans notre coffre-fort et d’y ajouter quelques piécettes.
Notre Dieu aime bien les enutrofs généreux avec lui.


Maman-ours, écarquilla les yeux. Elle n’avait pas prévu le fait de mettre la main à la poche. Elle pensait que quelques prières et génuflexions allait suffire. Mais, là ça demandait réflexion, il s’agissait de kamas tout de même. Elle regarda vers la porte du coffre-fort, où se trouvait le trésor des enutrof, puis elle regarda dans sa bourse ce qu’elle avait… On pouvait voir une petite goutte de sueur perler à son front et un petit pli d’anxiété se forma à son front, signe d’une grande anxiété.

Elle cessa là sa réflexion, remercia Elisa Granite de son judicieux conseil et se dirigea d’un pas hésitant vers le coffre-fort.
Elle n’était encore jamais venue dans cet endroit. Son regard reflétait toute la brillance des pièces qui y était entreposées. Des pièces, encore des pièces. Elle n’en avait jamais autant vu. Soudain, elle fut prise d’une irrésistible envie de prendre autant de pièce qu’elle voulait… c’était la fièvre de l’enutrof fou. Fibrille, elle commença à rire d’un rire fou et amassa une quantité impressionnante de kamas. Mais, très vite elle se rendit compte que cela était impossible et surtout, dans un éclair de lucidité, elle se rappela pourquoi elle était ici.

- Bon sang Maman !!!! s’écria-t-elle toute seule dans cette grande salle.
Mais que fais-tu ? Tu es devenue folle ? Aller remet toutes ces pièces à
leur place et donne ce que tu dois donner en l’honneur du Dieu Enutrof qui t’a sauvé la vie.

Elle joignit le geste à la parole, jeta toutes les pièces de son énorme bourse et une larme à l’œil s’enfouilla de cet endroit, avant qu’elle ne comète l’irréparable. Elle fit un geste précipité pour dire au revoir à tous les enutrof présents dans le Temple, monta sur sa fidèle monture et s’en alla, des larmes plein les yeux. Ce fut la chose la plus difficile qu’elle eut à faire de toute sa vie. Pourvue que cela ne lui arrive plus jamais.

Une fois calmée, elle se précipita au château de La Table Ronde, pour reprendre sa guilde en main, et rassurer ses chevaliers. Une fois toutes ses affaires mises dans l’ordre, elle se dit enfin, qu’il était temps qu’elle prenne contact avec Le Grand Maître Selenyte Kayna. En effet, elle se devait de se réconcilier avec le Clan, après tout le mal qu’elle leur avait fait.

Elle alla s’assoir à son secrétaire et saisie un parchemin vierge d’une grande qualité. Elle prit sa plus belle plume et entreprit d’écrire au Grand Maître Serenithe :



« Cher Grand Maître,


c’est à genoux et plus bas que terre que je me tourne vers vous. En effet, je me doute que vous ayez gardé un très mauvais souvenir de ma personne.

Je sais que j’ai apporté le déshonneur et l’opprobre à votre Clan si irréprochable. Rien ne saurait pardonner mes actes si répréhensibles. Cependant, je me permets tout de même, avec plus d’humilité qu’il en faut, la honte au front et dans les mains, vous demander pardon à vous et à tout le Haut Conseil Selenyte.

Après tout, toute personne en ce monde, du moins je l’espère, à droit au moins une fois à une seconde chance. Mais, cela ne tient qu’à vous et au Haut Conseil Selenyte.

Je me sens tellement confuse et honteuse de vous avoir tant causé de peine, que j’émets le souhait de réintégrer le Clan, pour vous prouver ma valeur et réparer cette mauvaise image de ma personne que j’ai laissé auprès de vous et du Grand Conseil.

Permettez et j’en fais appel à votre miséricorde, même si les vrais selenites ne font pas dans les sentiments. Cependant, je fais appel à cette grande vertu, que j’ai cru percevoir en vous tous. Donnez-moi, cette seconde chance salvatrice, qui me donnera la possibilité de réparer les fautes du passé.
Merci, au Grand Maître, de l’attention que vous prêterez à ce parchemin.

Maman-ours, meneuse de La Table Ronde et ancienne aspirant selenyte. »


Elle attacha son parchemin avec une belle ficelle de lin, saisie un tofu, accrocha le parchemin à sa pâte et le laissa s’envoler vers le destinataire du parchemin. Maman, resta un long moment à regarder dans la direction où s’est envolé le tofu. Elle respira profondément, d’un de ces soupirs si profond qui montrait bien qu’elle ne croyait pas du tout que le clan lui pardonne. Mais elle gardait au fond d’elle un espoir aussi infime soit-il. Une toute petite larme glissa doucement sur sa joue. Larme qui annonçait le deuil d’un espoir déçu…

Le 2ème jour du mois de Martalo, maman-ours reçu un parchemin cacheté aux armoiries du clan et du Grand Maître Kayna. Ce jour-là, il pleuvait, prémices d’une mauvaise nouvelle. Maman hésita un long moment avant de se décider à ouvrir le parchemin et à prendre connaissance de son contenu.

Elle tenait le parchemin dans sa main droite et faisait les cent pas dans la grande salle du château. Elle se disait, que son destin de selenyte était décidé dans ce parchemin. Elle ouvrit enfin le parchemin et y lut le commentaire suivant :

« Chère maman-ours,


Le Haut Conseil et moi-même, avons bien reçu vos excuses suite à votre comportement inexcusable sous l’égide du Clan. Nous avons, aussi reçu, votre demande de réintégration parmi-nous.

Malheureusement, nous ne pouvons accéder à votre demande. Trop de choses se sont passées et vous comprendrez, que le Clan, ne veut pas recevoir de nouvelle candidature de votre part, afin de préserver la tranquillité actuelle du Clan.

Cependant, le Clan vous pardonne vos agissements et comprend bien que vous n’étiez pas vous-même et sous l’emprise d’une ancienne magie maléfique.

Sachez, que je vous conforte dans mon amitié pour vous et que je suis toujours heureuse d’avoir de vos nouvelles et d’écouter toutes vos belles aventures que j’apprécie tant.


Votre Kayna, Grand Maître Serenithe. »



Maman se dirigea vers une des nombreuses fenêtres de la grande salle, et pleura silencieusement pendant un long moment. Elle resta là, jusqu’à ce que l’astre du jour se couche laissant la place à l’astre de la nuit. Sortant soudain de sa torpeur, elle sortit du château, monta sur sa dragodinde et s’en alla vers la campagne sans but.

Elle se trouva à déambuler dans les rues du village d’Amakna, toujours l’âme en peine, lorsque son attention fut attirée par les pleurs d’un bébé.
Elle se dit en elle-même, encore un enfant abandonné dans ce monde cruel. Mais, à cet instant, le cœur de maman-ours était de glace pour la première fois de sa vie. Elle ne comprenait toujours pas… Son attention fut encore attirée par les cris répétés de ce bébé abandonné par la cruelle vie du monde des Douze.

Tout au fond d’elle, une petite voix se fit entendre, voix qui peina à pénétrer dans le voile de tristesse qui avait envahie le cœur de maman, mais la voix fut la plus forte. C’était cet incroyable instinct maternel que maman-ours possédait en elle depuis toujours. C’est cet abîme sans fond de son amour de la vie et des autres qui l’amena à s’éveiller à la vie et à la joie.

Elle se dit, que la vie avait de belles choses pour elle et que jusqu’à présent, elle a été plus que gâtée par elle. Maman respira, enfin, elle respira la vie, cette vie, qui la quitté un instant auparavant. Elle se dirigea d’un pas lent, vers le bébé, c’est alors, qu’elle vit, un jeune disciple iop, enragé par un quelconque maléfice, qui voulait s’en prendre au petit être sans défense, abandonné là, comme on laisse des ordures sans intérêts.
Le sang de maman ne fit qu’un tour dans ses veines, lorsqu’elle saisit sa pelle avec assurance et s’élança pour stopper le geste assassin du disciple iop. Celui-ci, ne vit pas maman s’élancer vers lui, trop occupé par son funeste objectif.

Elle lui asséna un coup de pelle magistral, mais sans pour autant, trop le blesser. Juste de quoi l’assommer. D’instinct, elle avait compris, que ce disciple iop était sous l’emprise de quelque chose et qu’il n’était pas lui-même. Une fois le iop immobilisé et sans danger, elle se dirigea vers le bébé, dont les pleurs avaient attiré l’attention de maman-ours et l’avait sorti de sa torpeur.

« ohh !!! Mais, quelle mignonne petite disciple sadida. Allons… chuuuttttt !!!
Voilà calme toi, tu n’es plus seule, maman-ours est là
et va bien s’occuper de toi mon petit ange ou petit démon…. »


Elle sourit en disant cela. On pouvait voir dans son regard, tout le bonheur qu’elle ressentait pour ce tout petit être. On pouvait deviner que cette enfant, allait agrandir la si nombreuse famille de maman-ours.

« Voyons, comment, vais-je t’appeler ? Hummm… Ander, oui tu t’appelleras Ander ».

L’enfant, confiant se blottie machinalement, dans les bras de maman. Elle savait d’instinct qu’elle était en sécurité avec sa petite poupée.

C’est alors, qu’elle regarda vers le disciple iop, qui sentait fort la bière d’Amakna et le sang. Elle jucha le jeune iop sur sa monture et garda le bébé dans les bras et se dirigea vers un endroit isolé. Elle trouva une petite clairière ; sortie de son sac tout ce qu’il faut pour installer un campement de fortune.

Elle trouva des couvertures en laine de bouftonmouth, très chaudes ; les étala sur le sol et entrepris d’allumer un feu. Elle allongea le disciple iop sur une des couvertures près du feu, mis une cuisse de boufmouth conservée sur une broche et la laissa cuir tout doucement sur le feu de bois. Elle mit aussi dans un petit récipient, un lait de dragodinde, à chauffer doucement au bain marie.

Enfin, elle entreprit de s’occuper du bébé sadida. Elle savait qu’il était temps de changer sa couche et surtout de la nourrir. Cependant, elle se demandait ce qu’elle allait lui mettre comme couche. Puis, elle souvint qu’elle avait un slip d’un capitaine chafer, qu’elle avait détroussé de ses sous-vêtements pour rire. Elle se souvint qu’elle l’avait bien lavée et la gardait soigneusement pour la revendre un jour. Et oui la devise de maman, était toujours la même : « les kamas sont ma raison de vivre ».

Elle entreprit de changer la couche de la petite sadida, lorsque celle-ci, lui envoya une petite flamiche par réflexe d’auto-défense. « Rhoo !!! Petite friponne ». Lui dit-elle en souriant, « tu sais te défendre » et elle la nettoya avec un peu d’eau calme de Frigost, car elle avait les fesses un peu rouges. Cela eut un effet immédiat et la soulagea. Dès qu’elle finit de faire la toilette de la petite sadida, maman alla chercher le biberon de lait de dragodinde qui était chaud à point, regarda vers le disciple iop, pour voir s’il dormait toujours et se dirigea vers l’enfant.

Celle-ci, vit tout de suite le biberon dans la main de maman. Elle se mit à trépigner d’impatience. Maman la saisie dans les bras délicatement et lui donna son biberon. Elle le but d’une traite, tant elle avait faim et laissa échapper un gros « blurp !!! » très sonore. Elle esquissa un magnifique sourire qui laissa apparaître de magnifiques yeux couleur barbe à papa.

C’est à ce moment précis que maman l’aima et elle savait que c’était pour l’éternité. Le lien entre leur deux cœurs étaient attachés et solidement mêlés. Très vite, l’enfant s’endormie dans ses bras. Elle invoqua son coffre animé, l’ouvrit, y glissa quelques étoffes de meulou, qui allaient tenir chaud à la petite disciple sadida. Elle la déposa délicatement, puis elle vit l’enfant se blottir dans les étoffes.

Maman sentit dans son dos le regard insistant du disciple iop qui s’était enfin éveillé. Elle se dirigea vers le feu, faisant mine de remuer le feu. Elle vérifia que la cuisse de boufmouth était bien cuite, puis elle plongea son regard dans les yeux du disciple iop, surpris. Puis elle s’adressa à lui d’une voix douce, mais ferme.

- Comment t’appelles-tu, jeune disciple iop ?

- Oracion-Seis, madame, dit-il dans un souffle. Mais il fuyait le regard de maman-ours.

- Oracion-Seis… c’est un bien joli nom.

Lui dit-elle en souriant, afin de le rassurer et le mettre en confiance.

- Comment s’appelle ce que vous avez fait avec ce bébé sadida ?

- Comment ça, lui demanda-t-elle, toujours avec une voix égale.

- Comment s’appelle cet échange que vous avez eu avec ce bébé ?
Je ne connais pas ça. Mais ce que je sais, c’est que ça m’a réchauffé le cœur.
J’ai ressenti quelque chose que je n’avais jamais ressenti et je ne sais pas ce que c’est.

- Chut ! dit maman doucement. On appelle cela l’amour ou la tendresse. C’est ce que l’on fait quand on s’aime.

Il se mit à sangloter doucement, son corps était parcouru de spasmes. Ce qui fit penser à maman, que ce pauvre disciple iop avait vécu des choses horribles, qu’elle ne pourrait jamais imaginer. Elle s’approcha de lui et le prit dans ses bras. Il s’y blotti goulument, comme si elle le sauvait d’une noyade certaine. Enfin, la vie pénétrais d'une manière violente dans son coeur. L'amour salvateur, dont on a tous besoins, existait en lui et naissait paisiblement en son âme.

Après un long moment de sanglots, de larmes salvatrices, il finit par s’endormir, la tête posée sur les genoux de maman-ours. Elle reposa sa tête sur la couverture, le couvrit et alla à son tour s’endormir, non sans enlever la cuisse de boufmouth du feu. Elle l’enveloppa dans une peau de moon et la rangea dans l’inventaire de la dragodinde. Elle s’allongea à côté d’Ander et invoqua son sac animé, pour prévenir tout danger et se donner le temps de se préparer pour un éventuel combat.

Un petit rayon lumineux, vint taquiner de sa chaleur le visage de maman-ours, qui ouvrit les yeux. Elle entendit tout d’abord les gazouillis joyeux d’Ander, qui attendait sagement que l’on s’occupe d’elle. Maman lui sourit et entreprit de rallumer le feu. Une fois allumé, elle mit un récipient qu’elle remplit d’eau et y mis un biberon de lait de dragodinde, pour la petite. Elle remit la cuisse de boufmouth à réchauffer et sortit de sa besace du bon pain tadhe. Elle avait aussi mis à réchauffer du lait de Dragon Cochon pour le jeune disciple iop. Il avait, en effet, besoins de reprendre de la vigueur.

Elle alla le réveiller, lui indiqua un saut d’eau pour qu’il puisse se faire une petite toilette rapide, il était fort sal. Il s’exécuta gentiment et revint une fois qu’il se fut rafraîchi.

Maman l’invita à venir prendre son petit déjeuner, elle avait fini de nourrir et de faire la toilette d’Ander. Ils mangèrent en silence, ou plutôt, lui dévora tout ce qu’il y avait sur la couverture et maman le regarda manger avec plaisir. Quand il fut repu, il se tourna vers elle et lui demanda :

- Pourquoi m’aidez-vous ? pourquoi ne me détestez-vous pas ?
Il ouvrit et referma la bouche plusieurs fois, mais aucun son ne sortait de sa bouche…


Maman le regarda tendrement, lui sourit avec un large sourire, dévoilant sa magnifique dent en or d’enutrof et s’adressa à lui :

- C’est plus fort que moi, je suis connue dans notre monde des Douze,
pour ramasser toutes les personnes perdues, rejetées, abandonnées.
C’est comme ça, c’est maman-ours. Je sais ce que c’est que d’être rejetée pour ce que l’on est ou pas.
Je sais aussi, ce que c’est que d’être incompris. Alors, sachant tout cela, je ressens dans mon cœur,
la vraie nature des gens qui sont en face de moi. Parfois, il y a des gens que tout le monde détestes et condamne,
mais moi, je sais qui ils sont, je lis dans leur cœur et je ressens leur peine.
C’est pour cela, que je t’aide et que je t’accueille. Je sais qu’en toi il y a deux natures,
une bonne et une mauvaise. La mauvaise est issue, de la maltraitance
et de l’incompréhension qui t’amène à avoir une perception perverse des autres
et te les fait haïr. La bonne, c’est celle que tu es vraiment et qui est caché par ton autre personnalité.

- Comment me libérer de cette mauvaise personnalité qui empoisonne mon âme ?

- Malheureusement, il va falloir vivre avec et la soumettre à une discipline des plus stricte.
Mais, pour cela, tu devras t’entraîner rigoureusement à la méditation et après militairement.
Je te conseille donc, de te rendre dans le Temple de ton Dieu Iop.
Il t’indiquera la marche à suivre. Après, tu iras poser ta candidature auprès du Clan Selenyte.

- C’est qui les Selenyte ?

- Ce sont des mercenaires, qui gagnent leur vie
en accomplissant les contrats qu’ils concluent contre kamas.
Cependant, ils sont soumis à des règles très strictes et à une discipline toute militaire.
Si tu veux progresser dans la maîtrise de tes plus bas instincts, il faut aller chez eux.
Par contre, je ne sais pas s’ils accepteront ta candidature,
comme ce sont des mercenaires, ce n’est pas la charité,
ni la compassion, qu’ils cultivent le plus, tu me comprends ?

- Oui je comprends. Et comment puis-je les trouver ?

- Tiens je te donne ces potions bleues ciel,
tu te diriges vers le zappe le plus proche et prends
ensuite la direction de la ville d’Astrub, là-bas tu trouveras la maison des Selenyte.

- Merci pour tout, maman-ours, je n’oublierais jamais ce que vous avez fait pour moi.

Maman le vit prendre une potion bleue ciel et il se téléporta vers le zaap le plus proche. Avant, qu'il disparaisse, elle vit les ténèbres qui l'auréolaient se transformer en voile de lumière dorée et argenté. Elle fut rassurée par cette vision qu'elle eut, car elle savait que le jeune disciple iop allait s'en sortir et de bonnes choses allaient sortir de son coeur. Elle rangea toutes ses affaires, prit Ander dans les bras, but une potion orangée et se téléporta dans l’une de ses maisons de Bonta.

Quant à savoir ce qu’a dit Ikirad, quand il vit maman-ours revenir avec un nouveau bébé dans les bras… Cela vous sera raconté au cours des prochains récits des chroniques de maman-ours… Mouahahahaaaa !!!!




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Le retour de maman-ours
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