La Table Ronde
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 Morte'Lys, une vie, un destin.

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maman ours
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MessageSujet: Morte'Lys, une vie, un destin.   Morte'Lys, une vie, un destin. Icon_minitimeMer 9 Nov - 17:20

Maman Ours finissait de répondre à sa nombreuse correspondance. Une fois son travail fini, elle s’attela à regarder les cartes, car elle venait d’avoir de nouveaux éléments concernant la recherche d’Arthur. Une fois son étude terminée, elle rangea tout son matériel. Elle se dirigea vers la porte de sortie. Un peu d’humeur flâneuse, elle se mit à se promener dans les rues de cette belle cité de Bonta. La tête dans ses pensées Maman fut tout de même, interpelée par quelques cris provenant d'un chemin sans nom, ne menant à sa connaissance nulle part. Revenant rapidement à la réalité et toujours sur le qui-vive, Maman Ours se dirigea d'un pas précipité vers les lamentations que provoquaient ces cris. A sa grande surprise elle constata que c'était une bande de gamins qui s’en prenaient sans raison apparente à un jeune garçon pauvrement habillé et serrant dans sa main une petite bourse en cuir noir, d’assez belle facture.
Elle fonça, vers ceux qui s’en prenaient au jeune garçon et les rabroua avec autorité pour qu’ils arrêtent. En la voyant arriver, les enfants prirent peur et s’en allèrent non sans dire quelques grossièretés au passage :



- qu’est-ce qu’il y a la vioque hein ??? Mêles toi de tes oignons !!!!!

- vous allez voir bande de p’tits vauriens, dit-elle d’une grosse voix,
je vais vous mettre la raclée de votre vie !!!

Une fois les enfants partis, elle se retourna vers l’objet de leurs exactions. Il était recroquevillé sur lui-même, couvert de poussière et tout tremblotant. Elle se dirigea vers lui et entrepris de le relever tout en lui disant :

- Ce n’est rien mon p’tit bout. Ils sont partis, dit-elle d’un ton assez doux et maternel.
Aller ne reste pas prostré comme ça. Lui dit-elle, sans le brusquer.
Elle put enfin le retourner et elle s’exclama. Oh sacrebleu !!!! mais tu es une fille !!!


En effet, c’était une jeune disciple écaflip. Tout en la relevant, Maman se mit à l’observer. Elle était frêle et maigre, ses habits, si on peut appeler ces haillons comme ça, étaient tout déchirés. Elle avait la bouche toute baignée de sang coagulé et peut être une ou deux dents abîmées. Maman se dit en elle-même, « mais qu’à t-il pu arriver à cette pauvre créature pour être dans cet état ? » Elle était choquée de voir cette enfant dans un tel état. « Décidément j’aurais tout vu dans ce monde si cruel, où même les enfants sont persécutés ». Horrifiée par l’aspect de la petite écaflip, elle l’a pris dans ses bras, prix une potion de orangée et alla vers sa maison la plus proche.
Arrivée chez elle, elle posa délicatement la petite et l’emmena d’office dans la salle de bain. La petite protesta, mais elle était trop faible pour résister d’avantage. Elle serait toujours contre elle sa petite bourse, comme si sa vie en dépendait.

Dans la salle de bain, Maman entreprit de laver la petite et délicatement lui enleva ses vêtement, sa petite bourse qu’elle posa à sa vue pour qu’elle ne panique pas. Une fois lavée et rafraichie, la petite commençait à ressembler à quelque chose. Elle était fort jolie, en réalité, avec ses grands yeux couleur fleur de lin, qui tiraient plus vers le violet que le bleu. Mais, on lisait la terreur dans ses yeux, ce qui avait pour effet d’assombrir son regard. Quelle est cette chose qui lui a enlevée toute joie et toute lumière dans le regard ? Cela piquait la curiosité de Maman. Elle la laissa, seule, le temps d’aller chercher des habits propres.Elle revint dans la salle de bain avec les vêtements et l’habilla, comme une mère qui habille son propre enfant.

Après cela, elle l’emmena dans la cuisine et lui prépara une légère collation pour se sustenter un tant soit peu. La nuit était déjà tombée et la petite commençait à bailler épuisée par le poids de son mystère. Maman attendit qu’elle mange et une fois le repas fini, elle la conduisit vers une des nombreuses chambres de la maison et la coucha dans un lit propre et frais en lui disant :

- C’est la chambre de ma fille Orane.
Tu seras très bien ici. Et elle se retourna pour la laisser libre de se coucher.


Mais avant de passer la porte, d’une toute petite voix effrayée elle lui demanda :

- Mais pourquoi vous êtres si gentille avec moi.
J’ai l’impression de rêver. Cela fait tellement longtemps que je… Elle éclata en sanglots.


Maman se précipita vers elle pour la prendre dans ses bras. Elles restèrent ainsi un petit moment, jusqu’à ce que la petite inconnue se sépare de cette tendre étreinte.

- Je sais que notre monde ne laisse plus la place à l’innocence et à l’entraide,
dit Maman tout doucement en la regardant, tout en tenant doucement ses épaules dans ses mains.
Mais, il y a une chose que tu dois savoir, je m’appelle Maman Ours. Je ne porte pas ce nom par hasard.
En réalité, c’est un surnom que m’a donné mon mari Ikirad, car, je n’arrêtais pas de ramasser
tous les enfants abandonnés de ce monde. Et malheureusement, tu en fais partie.
Saches que maintenant, que tu es entrée dans ma maison,
tu n’en sortiras que heureuse avec la lumière dans tes yeux et un avenir devant toi.
Et c’est une promesse que je te fais. Maintenant, va dormir nous reparlerons de tout ça demain matin.
Tu me raconteras ton histoire par la même occasion.


Tout en lui disant cela, elle la conduisit vers le lit en la poussant à s’allonger et la recouvrit délicatement d’une couverture tissée avec des laines douces de bouftons blancs et noirs. En quittant la chambre, Maman entendit un tout petit merci larmoyant. Et referma la porte. Elle était furieuse, contre celui ou ceux qui ont fait du mal à cette gamine.

- Ah !! si je pouvais attraper celui qui a fait ça à cette gamine,
je lui tordrais le cou.


Elle joignit le geste à la parole et mima la scène en tordant le cou de quelqu’un d’invisible. Dans son regard de la détermination et de la fermeté.

Quand Maman avait ce regard brillant tous ceux qui la connaissent bien, savent qu’elle était partie en croisade contre le mal sous toutes ses formes. C’est pour cette raison que l’on dit d’elle : « quand Maman ours passe, la pelle trésaille, le Mal trépasse !! ». Mouahahahaaa !!!! je vais leur en faire baver à ces manants !!!

Pour se calmer elle alla dans sa cuisine et entreprit de préparer les viandes qu’elle avait chassées la veille. Elle se mit à les conserver et elle pensait les faire cuire un de ces jours. Elle découpa, désossa, coupa par catégorie ses viandes. Une fois le tout en conserve, elle les rangea dans la chambre froide situé au sous-sol de sa maison.

En remontant, elle entendit des bruits de pas légers qui provenait de son entrée. Elle émit un léger grognement, tout en se mettant sur ses gardes la main sur sa pelle, s’attendant à une attaque. Elle se demandait si ce n’était pas une personne qui en avait après la petite écaflip. Elle savait que ça ne pouvait être un proche. Ils étaient tous partis en expédition sur Frigost à la recherche d’Arthur. Les derniers renseignements que l’on avait eus nous conduisaient vers cette mystérieuse contrée.

Revenant à ces bruits, Maman, toujours les sens en alerte, se dirigea tout doucement vers l’entrée. Sortit un miroir de sa poche et le dirigea vers l’endroit d’où provenait les bruits. Tout doucement elle passa le miroir et vit effectivement une inconnue qui se dirigeait vers les chambres du haut. Cette silhouette était familière à Maman, mais elle n’arrivait pas à trouver le nom de cette personne. « arf ma mémoire me joue encore des tours. Je connais cette personne… mais où l’ai-je vu ?... » . Se dit-elle intérieurement. « Ce doux sifflement, comme l’insidieux souffle d’un serpent qui se déplace pour insuffler son poison mortel. »
Bon sang, Maman !!!! Elle sortit précipitamment sa pelle, se mit en garde avec souplesse et cria :


- Sarynox !!!!.

Surprise celle-ci, se retourna et se mit en face de Maman, tout en la regardant de haut avec un rictus aux lèvres.

- Ne te m’éprends pas ma belle. Je t’ai déjà mi la raclée
et je te ficherais encore ma pelle au derrière que tu as fort jolie. Dit Maman,
avec une extrême lenteur et d’un ton ironique.

- Hihi !!! tu me fais rire Maman Ours. Toujours aussi sûre de tes paroles.
Tu parles trop vite et tu ne te rends même pas compte de ta faiblesse,
surtout de ta vieillesse. Dit Sarynox, cyniquement.


Maman la regarda, elle n’avait pas changé, toujours aussi belle et svelte. Sarynox était une disciple sram de cercle de puissance 200. Elle était magnifique avec ses vêtements blancs. Elle avait choisi cette couleur, car quand elle tuait ses victimes, elle gardait une trace de leur sang sur elle. Une véritable psychopathe, sans foi ni loi. La vie pour elle n’avait pas d’importance. Elle tuait avec plaisir, parfois gratuitement, car ça l’amuse. En effet, Sarynox est ce qu’on appelle une tueuse à gages. Elle vend ses services au plus offrant. Tuer est pour elle sa raison de vivre. Le seul but de son existence. Maman, l’a connu petite avant qu’elle ne devienne un assassin. Avant qu’elle ne soit la disciple de l’anti vie. Et puis, il y a eu ce drame qui la changea. Elle fut témoins de l’assassinat cruel de ses parents et de son frère, alors qu’elle n’avait que 8 ans. Elle ne s’en est jamais remise. C’est son oncle qui me l’amena un matin, car il n’arrivait plus à canaliser la haine qu’il y avait en elle. Elle passait son temps à étrangler à main nu des chachas et des petits chiens chiens blancs et noirs. Il croyait qu’en me l’amenant j’allais réussir à la guérir. Mais peut-on guérir de cela ? Peut-on surmonter une telle épreuve ? Et bien Sary, m’a prouvé, qu’il y en avait qui ne s’en remettait pas. C’est ainsi qu’elle se trouvait en face de Maman, essayant de tuer sa protégée.

- Tu lui veux quoi à cette pauvre petite ?

Sary, s’humecta les lèvres d’une manière cruelle. Et regarda Maman méchamment.

- Cela ne te regarde pas, un contrat est un contrat. Dit-elle sèchement.

- Mais c’est une enfant. Tu ne peux pas être dénuée de bonté à ce point ?

- Et pourquoi pas ? tuer des enfants est tout à fait dans mes cordes.
Je ne sais pas ce que cette enfant a pu faire à mon commanditaire,
mais je dois la tuer. Je ne discute jamais mes contrats et je ne choisis pas mes cibles.

- Voyons Sary… si ça se trouve elle a peut-être vécu la même chose que toi.

- Arrêtes Maman, dit-elle d’un ton impérieux, n’essaye pas de toucher la corde sensible.
Tu sais bien que je n’ai pas de remords, pas d’états d’âme.
D’ailleurs je n’ai pas d’âme du tout. Je l’ai donné au premier démon venu.
Ma pauvre Maman, toujours aussi idiote je voie. Elle dit cette dernière phrase ironiquement.


Maman cessa de discuter et pour toute réponse saisie fermement sa pelle d’une seule main, tout en jetant une poignée de piécette sur son adversaire, celle-ci, surprise ne put éviter les piécettes et eu le réflexe de croiser ses bras en signe de défense et c’est ainsi, qu’elle reçut de plein fouet les deux coups de pelle que Maman lui infligea. Puis, elle recula en arrière et mit son sac animé à terre.

- Mouahahahaa !!! elle a de beaux restes hein la vielle comme tu dis ?

- Tu vas me le payer, persiffla-t-elle entre ses dents se donnant contenance.
Puis, elle sortit ses dagues et se jeta sur Maman.

Celle-ci fut déportée vers l’arrière et c’est le sac qui encaissa le coup. Sary, donna un autre coup de dagues sur le sac animé qui rendit l’âme. Mais, elle ne vit pas Maman, la contourner et lui assener deux bons coups de pelles Fik dans le dos. Sary poussa un juron, plus un râle qu’autre chose, et se mit à genoux, totalement abasourdis par ce qui lui arrivait.

- Mais comment as-tu osé ?!!! Toi la vielle bique, toute ridée et moche.
Dit Sarynox d’un ton haineux.

- Ça s’appelle le courage, l’honneur et la bravoure.
Des vertus que tu n’as pas et que tu n’auras jamais.
Elle dit cela d’un ton triste et consterné. Maman, ne voulait pas faire de mal à Sarynox.
Son but était de protéger l’enfant qui dormait paisiblement dans la chambre de sa fille Orane.
Lèves toi Sary et vas-t-en !! vas voir ton commanditaire et dis-lui que la petite est sous la protection
de la guilde la Table Ronde et de sa meneuse Maman Ours.
J’apprendrais la vérité et je n’aurais de cesse que de la faire éclater au grand jour.

Sarynox se leva avec difficulté et sortie en boitant de la maison sous l’œil vigilant de Maman, avec la main toujours sur sa pelle. Les srams étaient des gens assez versatiles et toujours prêt à faire un mauvais coup.

Après son départ Maman appela quelques membres de sa guilde et leur demanda de garder l’extérieure et l’intérieure de sa maison. Elle se dirigea ensuite vers la chambre de la petite. Elle dormait paisiblement et enfin cette expression de peur avait disparu de son front. Les traits étaient détendus. Une fois rassurée, elle sortit de la chambre et descendit dans la cuisine préparer du café et quelques petits encas pour tout le monde, car la nuit allait être longue…


**************************




Nous voici enfin, à l’aube d’un nouveau jour. Il n’y a pas eu d’incidents à part la venue de Sarynox. Maman était à la fenêtre une tasse de café à la main et l’air songeur. Mais qui est ce mystérieux commanditaire, qui est suffisamment riche pour se payer les services d’une des plus grande-tueuse de notre monde ? En effet, Sarynox n’est pas donné en termes de tarifs.

Son regard fut attiré par le rougeoiement naissant du ciel. Tient, mais quelle heure est-il ? Elle fixa la pendule de la cuisine. Ah ! Enfin, il est 6h00 du matin. Elle poussa un petit soupir de soulagement et se détendit un peu. On va avoir un peu de répit et je vais pouvoir aller enquêter sur ce cruel commanditaire. Elle aurait pu interroger Sarynox, mais cela aurait été trop dangereux. Elle était capable de vite se remettre et tout détruire dans une folie sanguinaire et cela juste pour se venger. C’est pour cette raison qu’elle l’avait chassée sans rien lui demander ; Maman était en nombre inférieure et la sécurité de la petite écaflip était sa priorité. Il faut toujours avoir connaissance de ses priorités, afin de ne pas se perdre dans des détails inutiles.

Elle eut un moment de découragement, elle se disait que la vie dans notre monde devenait très difficile. Elle avait beau tout faire pour aider ici et là et il y avait toujours autant de monde en détresse. Il y avait toujours des gens à aider, toujours des pauvres dans les rues, toujours autant d’orphelins… L’appât du gain était le plus fort. Comment lutter contre l’illusion d’un rêve. Le rêve de vouloir être riche à n’importe quel prix. Pour cela, les gens étaient capables de tout détruire, des vies, des familles. Même les enfants n’échappaient pas à cette illusion destructrice de vies.

Elle regardait, distraitement l’astre solaire illuminer tout doucement le ciel de ses rayons, un ou deux pious voler ici et là, un autre nous faire part de sa douce mélodie. Ce doux chant du matin, qui saluait la nouvelle journée qui s’offrait à nous. Elle émergea de ses sombres pensées et elle se dit : «voyons Maman ce n’est pas le moment de flancher, aller la vielle, remets- toi au boulot et accroches toi comme une tique de boufmouth sur ta cible ».

Soudain elle entendit un petit bruit derrière elle. Ah ! Enfin elle est réveillée, ne la brusquons pas, elle doit encore être effrayée. Puis elle dit sans se retourner :


- Bonjour ma douce.

D’une toute petite voix, elle répondit :

- Bonjour madame…

Maman se retourna avec un petit sourire, posa sa tasse sur la table et regarda la petite écaflip. Décidément elle a de fort jolis yeux, couleur fleur de lin. Elle était un peu amaigrie, mais très bien faite. A vue d’œil, elle lui donnait entre 14 et 16 ans. Pauvre petit chaton tout perdu. Le cœur de Maman se serra à cette vue. Puis s’adressant de nouveau à elle :

- Viens mon chaton prendre un bon petit déjeuner, après on parlera.
Non sans remarquer qu’elle tenait toujours serrée dans sa main la petite bourse de cuir.


Elle s’approcha timidement de la chaise que Maman lui présentait et s’assit délicatement, attendant gentiment qu’on la serve. Elle venait de se rendre compte qu’elle avait fort faim.

Maman s’attela dans sa cuisine à lui préparer un copieux petit déjeuner. Elle lui chauffa du lait de dragodinde, du bon pain tadhe, sa spécialité et deux petites entrecôtes de dragoeufs. Ça va la requinquer en un rien de temps.

A sa grande surprise, la petite se mit à tout dévorer, ne laissant même pas une miette.

- Et bien tu avais drôlement faim, lui dit-elle d’un ton surpris, puis continua.
Ça tombe bien, j’aime les gens qui ont de l’appétit, avec un large sourire, qui dévoila sa magnifique dent en or d’enutrof.


La petite toujours la bouche pleine, lui rendit un large sourire découvrant une rangée de dents fort jolie. Oh ! Ce qu’elle est belle, avec son pelage blanc comme la neige et les vêtements d’Orane lui seyaient fort bien. J’irais lui acheter des vêtements d’écaflip plus tard se dit-elle.

La petite avait fini de manger ; un peu de lait coulait aux commissures des lèvres et sans hésiter elle utilisa sa manche pour s’essuyer la bouche, ignorant la serviette que Maman avait mis à sa disposition. Maman se fit cette réflexion : « tant mieux, ça veut dire qu’elle est bien et détendue. » Et elle sourit tendrement à la petite. Elle débarrassa vite fait la table, l’essuya et lava la vaisselle. Puis se retournant vers la petite lui demanda :

- Maintenant on va aller dans le salon, s’installer confortablement et tu vas me raconter toute ton histoire.
Tout en alliant le geste à la parole, elle prit la petite par la main et l’emmena doucement vers le salon.


Mais elle résista légèrement et dit à Maman :

- Hum… on peut prendre des gâteaux et du lait pendant que je raconte ? Dit-elle l’air de rien…

- Mais oui ma douce, vas vers le salon et j’arrive avec tout ce qu’il faut. Dit-elle en souriant.


La petite s’exécuta, pendant que Maman allait chercher les gâteaux et le lait. Elle se dirigea vers le salon, vit que la petite s’était installée confortablement. Elle posa le tout sur la table et s’assit sur un fauteuil en face du sien. Puis elle demanda :

- Serait-il possible que tu me dises comment on t’appelle.

La confusion dans ses beaux yeux couleur fleur de lin, elle répondit :

- Mes parents m’ont donné le doux nom de Morte’Lys.
Oui je sais, c’est bizarre comme nom. Mais à l’endroit ça veut dire Lys mortel.
Quand je vous aurais raconté mon histoire vous saurez pourquoi, je porte ce nom.
Je viens juste de l’apprendre…


Maman regarda par-dessus son épaule, pour voir si ses amis continuaient leur ronde. Elle ne vit personne… Elle interrompit Morte’Lys :

- je suis désolée de t’interrompre, mais je dois aller m’assurer que mes amis sont bien
à leur poste et je vais aussi leur donner quelques recommandations pour qu’ils redoublent de vigilance.
On a beau être en plein jour, on ne sait jamais ce qui peut arriver.
Trop de confiance peut s’avérer dangereux de nos jours.

Elle se dirigea vers la porte d’entrée et sortie de la maison. Il y avait dehors de l’agitation dans les ateliers des forgerons. En effet, la maison de Maman Ours se trouvait en plein dans le quartier des forgerons. Elle vit tout de suite Bayka disciple eniripsa, un de ses bras droit dans la guilde qui discutait avec Osa-Nana, disciple osamodas, comme son nom l’indique, son mari. Elle les interrompit en leur demandant :

- Où sont Maelys et Café-Crème ?

Ils la regardèrent surpris et une pointe d’humour dans la voix :

- Bonjour quand même Maman.

- Rho ! Bayka, toujours le bon mot pour rire. Dit-elle en riant. Bonjour les deux amoureux,
vous étiez encore en train de discuter sur qui aime l’autre le plus ?

- Oui c’est ça Maman, moques toi de nous. Dit Bayka, avec un large sourire.

Bayka était une des fidèles de la guilde et Nana son mari était tout aussi solide. A eux deux, ils formaient un couple uni et surtout au combat, ils étaient redoutables.

- Pour répondre à ta question, dit Nana, Maelys et Café-Crème sont derrière.
Ils ont vu quelque chose de suspect du coup ils sont allés vérifier.

- Très bien, je voie que vous avez les choses bien en main.
Dit maman avec un large sourire de satisfaction qui dévoila sa magnifique dent en or d’enutrof.

- Comment va la petite ? demanda Bayka.

- Elle va très bien. Elle a dévoré le copieux petit déjeuner que je lui ai préparé
et maintenant nous sommes installées dans le salon, le temps qu’elle me raconte son histoire.
Et je vous annonce qu’elle s’appelle Morte’Lys.

- Oh ! quel joli nom ! s’exclama Bayka.

- Oui je le trouve très beau et original, ça nous change de tous ces noms
qui manquent d’originalité et dont on affuble les enfants aujourd’hui. Dit maman.

- Sinon, Maman, tu penses que Sarynox va revenir à la charge ? demanda, Nana.

Les yeux tournés vers l’horizon, elle répondit :

- Oui je pense qu’elle ne lâchera pas prise aussi facilement.
Elle est aussi collante qu’un truckikôl. C’est pour ça que je suis venue vous voir.
Pour vous demander d’être très vigilants, le temps que la petite me raconte son histoire.
Après on verra ce que l’on va faire. On établira une stratégie en fonction de ce que la petite nous dira.

- Oui tu as raison, dit Nana. Nous verrons tout ça cette après-midi.
Sinon, Maman tu as quelque chose à manger ? On a faim nous.

- Ecoute Nana tu es maître boucher, rentre dans la maison
et prépare un bon repas pour tout le monde.
Maman vit au loin, Maelys et Café-Crème, revenir de leur enquête.
Ils lui firent signe de la main, pour demander d’attendre.

- Nous avons suivi un disciple iop qui tournait un peu trop autour de la maison.
Et on a bien fait. C’est apparemment un espion. Dit Maelys, une disciple féca, d’une grande intelligence.
Nous l’avons suivi jusqu’au transporteur brigandins de Bonta.

- Oui je l’ai entendu demander qu’on l’emmène au bord de la façade de Brakmar.
Rajouta Café-Crème, d’une voix inquiète. Elle aussi est une disciple féca et très proche amie de Maman.

- Hum… Les choses se précisent donc, dit Maman. Bon je vais rentrer dans
la maison et rejoindre notre jeune protégée et je reviens vers vous pour décider d’une stratégie.
Surtout Nana n’hésites pas à prendre tes aises, mi cas es su casa, dit-elle en riant.

D’un air entendu Nana lui renvoya son sourire.

Maman se dirigea vers l’entrée de sa maison, suivie de près par ses amis, qui eux se dirigèrent vers la cuisine, alors qu’elle allait vers le salon, où Morte’Lys l’attendait sagement.

Elle remarqua que la petite ecaflip, avait mangé tous les gâteaux et bu tout le lait. Avec un sourire, elle s’assit sur son fauteuil. La petite ne cessait de jouer nerveusement avec sa petite bourse en cuir.

- Tu peux continuer ton récit Morte’Lys. Dit maman.

- Euh… Ah oui je sais…



« Donc comme je vous disais, mon père adop…, je n’arrive pas à m’y faire, pour moi c’est mon vrai père et pas l’autre... Les yeux dans le vague, elle continua son histoire, Mon père était un disciple sadida de cercle de puissance 195, qui s’appelait Sidney et ma maman une disciple écaflip de cercle de puissance 200 au doux nom de May’Beline. D’ailleurs j’ai hérité de ses yeux…dit-elle songeusement.

Un pli se forma sur son jeune front, ce qui fit dire à Maman : « si jeune et déjà la marque d’une vie difficile sur le visage. Cela ne devrait pas être possible ». Morte-Lys, continua son récit.

En vérité mon père n’est pas mon vrai père. Je viens juste de l’apprendre. Un éclair de souffrance passa dans son regard au moment où elle disait cela. Puis elle reprit son récit. Et j’ai appris bien d’autres choses par la même occasion.

Tout commença il y a six mois. Avant le fatidique évènement qui va bouleverser le reste de ma vie. Avant cela, nous vivions heureux avec maman et papa et mon petit frère Aimélius. Nous vivions dans une contrée reculées qui s’appelle la mystérieuse forêt des abraknydes sombres. J’ai fait mes preuves au combat contre la redoutable Abraknyde Ancestrale et le non moins redoutable Chêne- Moue. Au bout d’un certain temps ces deux protecteurs de la forêt et de tout ce qui y vit, nous acceptèrent et nous prirent sous leur protection.

Mais, mon histoire commence ce fameux mois de flovor. En effet, l’hiver s’était bien installé sur notre humble forêt, toutes les sèves des arbres étaient endormies au plus profond des racines. On sentait pourtant le printemps qui était proche, annoncer son arrivé et refaire vivre tous ces magnifiques arbres.

Ce fameux matin du 25 flovor, notre père décida d’aller se dégourdir un peu dehors et nous proposait de l’accompagner. Maman ravie, s’apprêtât assez rapidement et nous poussa à les accompagner. Mais, avec mon frère Aimélius, nous n’avions pas envie de sortir.

- Aller les enfants faîtes un effort et venez. Nous allons reprendre l’entraînement et vous apprendre à utiliser de nouveaux sorts.

- Moui… dit Aimélius, c’est toujours pareil avec vous.
Vous nous dîtes toujours que vous allez nous apprendre de nouvelles choses mais,
très vite vous changez d’avis, en nous disant que nous ne sommes pas prêts, ou pas assez forts…
dit-il d’un ton grognon.

- Très bien dit maman, j’aurais au moins essayé de vous motiver.

Elle mit ses plus beaux équipements de combat, puis elle partit dans un tourbillon de joie et d’impatience. Je les ai vus partir bras dessus bras dessous. Ils étaient tellement beaux tous les deux et leur amour se voyait comme le nez au milieu de la figure.

Quelques heures plus tard, ils revinrent précipitamment. Papa était blessé, s’appuyant sur maman. Autant vous dire que j’étais effrayée et mon petit frère aussi.


- Mais que s’est-il passé maman ? Demandai-je à maman d’un ton très inquiet.

- Pas maintenant Morte’Lys !!! dit maman d’un ton énervé. Mets de l’eau à bouillir
et va chercher des linges propres. dit-elle en s’adressant à moi. Et toi Aimelius,
va chercher dans l’armoire le sac dans lequel je mets les potions de soins.


Nous nous exécutâmes très vite, pendant que maman couchait papa sur le canapé de la salle de repos. J’apportais l’eau et les bondages, ce qui permit à ma mère de nettoyer les plaies de papa. Je voyais que mon père souffrait atrocement, mais il ne voulait pas trop le montrer.

J’étais pétrifiée de peur. Je ne comprenais pas ce qui se passait et comment mon père a pu être blessé à ce point ? Lui le guerrier indestructible. Maman finit de tout nettoyer et a arrêté l’hémorragie. Elle prit le sac des potions de soins que mon frère lui tendait et versa quelques potions sur les plaies et en donna aussi à boire à papa. Il fut d’ailleurs vite soulagé. C’est alors qu’il prit brusquement la main de maman et lui dit :

- Je crois qu’il est temps que l’on parle aux enfants et qu’ils sachent enfin la vérité.

Maman le regarda et je vie tour à tour passer dans son regard couleur de fleur de lin, de la tendresse en nous regardant, de la peur en regardant vers le vague, puis elle acquiesça de la tête. Elle se leva, rangea les linges et les potions de soins dans leurs places habituelles, revint vers nous et s’assit à côté de papa, qui s’était mis en position assise, se sentant bien mieux que tout à l’heure. Puis maman s’adressa à nous :

- Les enfants venez-vous assoir prêt de nous. Avec votre père
nous avons des choses importantes à vous dire. Dit-elle d’un ton triste et las.
C’est à moi de tout raconter, car toute cette histoire a commencé avec moi.




***************************




« L’histoire a commencé il y a 19 ans. En cette fatidique année 622 du mois de Maisial. Le printemps cette année- là, était magnifique. Je faisais partie de l’Aurore blanche et j’étais parmi les plus hauts gradés. En effet, j’étais commandant. J’avais à mes ordres de nombreux capitaines.

Je me souviens que la guerre était quotidienne, c’était une amie sur qui nous pouvions toujours compter. On se battait pour conquérir des territoires et revenir triomphant à Bonta, avec les hourrahs des citoyens. C’est alors, que j’ai rencontré celui qui est ton véritable père : Mortalys. »

Elle arrêta son récit quand elle vit la souffrance et la révolte passer tout à tour dans le regard de sa fille. Elle n’avait jamais voulu la faire souffrir. Elle aurait tant voulu reculer ce moment encore longtemps, mais maintenant il était trop tard. Il les avait retrouvées et il fera tout pour la tuer elle et prendre possession de sa fille. Elle se reprit et la force de l’amour de l’enfant qu’elle avait devant elle, lui donna la possibilité de renforcer sa conviction pour éloigner sa fille le plus possible de ce monstre.

« Mortalys, tu l’as deviné, faisait partie de nos ennemis, Le Consulat des Tempêtes Pourpres. Il avait un grade très important au sein du Consulat. C’était un Aclamento, disciple osamoda de cercle de puissance 200. Il était d’une cruauté sans pareil et c’est pour cette raison que je lui ai caché ta naissance, je savais qu’il me tuerait dès ta naissance, t’enlevant à moi pour faire de toi un de ses lieutenants. Un sanglot s’entendit, puis elle respira profondément et continua son récit.

A chaque bataille où nous nous affrontions, il me regardait avec insistance, avec ce sourire suffisant qui m’exaspérait. Après chaque bataille, il m’envoyait un Lys Noir, me signifiant sa préférence pour moi. Il me faisait une cour sans relâche. Elle s’interrompit un instant, le temps de boire un verre d’eau que lui apporta mon frère Aimélius. Je te demande pardon Morte’Lys, mais j’ai été faible et de fil en aiguille, j’ai cédé à ses avances. Mon Dieu…. Dit-elle en mettant sa tête dans ses mains. Je regrette tant d’avoir cédé… Elle regarda sa fille et la regarda dans les yeux : mais s’il y a une chose que je ne regrette pas un seul instant, c’est de t’avoir eu. Ma magnifique fille, dit-elle, tout en caressant avec tendresse la joue de sa fille.

Oui tu es la plus belle chose avec ton frère, que la vie a pu m’apporter, j’ai commis pas mal d’erreurs dans ma vie, mais tu n’en fais pas partie. Un jour en m’envoyant un énième Lys Noir, il me donna rendez-vous dans une maison reculée dans la presqu’île de Sufokia. J’ai hésité un long moment, puis la tentation a été trop forte, je croyais que je l’aimais, mais je me trompais, c’était juste une attirance physique, le cœur n’avait rien à voir. Je suis allée au lieu du rendez-vous et quand je suis entrée dans la maison, il y avait des Lys Noirs qui jonchaient le sol. Je remarquais un petit dîné frugal qui était servi sur la table et une multitude de petites bougies posées sur l’escalier qui menait vers le haut de la maison. J’ai pensé qu’il y était. Dans l’excitation du moment, je n’ai pas réfléchie et je suis montée tout doucement, et effectivement, il était la installé près de la fenêtre de la chambre et ce qui devait arriver, arriva. Ça a été la seule et unique nuit que j’ai passé avec lui et quelques mois après, tu étais dans mes bras, petit flocon de neige fragile et tellement aimable.

Soudain, elle fronça les sourcils, puis continua avec dans la voix de la fermeté. Quand j’ai su que j’étais enceinte, j’ai paniqué, car je me suis dit qu’il ne fallait surtout pas que Mortalys, le sache. En effet, après la fameuse nuit, il n’arrêtait pas de me harceler pour que notre relation continue, mais cela était impossible. Rien que nos alignements nous éloignait l’un de l’autre. Et je savais, que lui ne voudra jamais quitter le Consulat et moi l’Aurore Blanche.
Ma grossesse commençait à se voir et je savais que ses espions n’allaient pas tarder à le lui dire. C’est à ce moment, que j’ai eu l’idée de partir, je savais qu’il allait être sans pitié et que ça allait se finir dans un bain de sang. J’avais un ami chez les selenyte et c’est votre père, Oughanir. Je lui ai raconté mon problème et je lui ai demandé conseil. Il démissionna de chez les selenyte et il me proposa d’aller nous réfugier dans la forêt des abraknydes sombres. Il possédait une maison dans cette forêt non loin de l’antre du terrible Chêne Moue.

C’est à cet endroit que tu es venu au monde, ainsi que ton frère. Après ta naissance, un sentiment d’amour se mit à grandir dans mon cœur pour Oughanir et il semblait parfaitement partagé, c’est ainsi que ton frère vînt au monde. En disant cela, le regard de ma mère croisa celui de mon père et je vie tout l’amour qu’ils se portaient. Et elle continua :
Et j’aimerais te dire ma fille, que si tu n’avais pas pointé ton p’tit bout de nez, on ne se serait jamais rencontré, c’est pour cette raison que je t’aime. Ta naissance aurait pu être un grand malheur pour moi et au contraire se fut un immense bonheur. Je t’en remercierais tous les jours de ma vie.

Voilà pour la petite histoire de ta naissance. Les gens qui nous ont agressés dans la forêt, c’est une autre histoire. Elle se leva et fit quelques pas vers la fenêtre déplaça le rideau et regarda au dehors, une fois rassurée, elle revint vers nous, se positionna face à nous, les deux mains sur les hanches, elle nous dit :

Mortalys nous a retrouvés, et il n’aura de cesse de te prendre à moi et faire de toi une démone psychopathe vouée à leur Dieu Rushus. C’est pour cette raison que toi Morte’Lys tu vas partir d’ici, papa va te donner une lettre de recommandation et tu vas te mettre sous la protection des selenytes. Je te donne aussi cette petite bourse avec des diamants dedans. Ce sera le paiement pour le service demandé. J’espère juste que se sera suffisant. Toi Aimélius, voici ta bourse et tu vas aller chez un ami à ton père à Frigost. Il t’entraînera et fera de toi le meilleur des guerriers. En disant cela maman avait des larmes aux yeux et la souffrance se lisait dans son regard. Mes petits bébés, j’ai le cœur brisé de vous voir partir d’ici, mais c’est la seule solution. Nous, nous resterons ici avec votre père et nous saurons accueillir tous les tueurs à gages qui oseront s’aventurer ici. Dit-elle d’un ton ferme.
On attendra la nuit et vous partirez, vous connaissez par cœur la région, ce ne sera pas un problème d’en sortir discrètement. Voici pour chacun une carte qui vous mènera vers vos destinations respectives. Et surtout, effacez toutes traces de votre passage dans la forêt, soyez discrets, comme nous vous l'avons enseigné. »



******************




On se leva tous pour nous préparer. Maman et papa nous donnèrent leurs dernières recommandations. C’était la dernière fois que je vie mes parents et mon frère vivants, dit-elle un sanglot dans la voix. Depuis, je n’ai plus eu de nouvelles. Elle se leva le front soucieux et les épaules légèrement voutées et se dirigea vers la fenêtre, pensant par ce mouvement, voir apparaître ceux qu’elle aimait plus que tout. Quelques larmes réussirent à s’échapper bien malgré elle.

Maman la regarda et ne put s’empêcher de se diriger vers elle et de la prendre dans ses bras. La sentant tremblante et prête à lâcher prise face à la difficulté, elle s’adressa à elle dans ces termes :

- Ma fille, si tu me permets de t’appeler ainsi, notre monde ne permet pas que tu faiblisses.
Il va te falloir t’entraîner, plus que n’importe quel guerrier. Aujourd’hui, tu es le trait d’union
entre deux alignements, tu es la preuve que l’amour peut naître entre un démon et un ange.
Même si ton père biologique, n’a pas su le dire à ta mère, sa motivation c’est l’amour et jusqu’à
ton histoire, je ne pensais pas qu’un membre du Consulat pouvait ressentir ce sentiment.
Et c’est pour cette raison, que la honte le submerge et qu’il veut effacer les preuves
de sa faiblesse en te tuant toi et toute ta famille. Je pense que ta mère et ton père,
sont morts et il ne faut plus regarder en arrière, afin que leur mort ne soit pas inutile.
Au contraire, il faut aller de l’avant, être forte pour pouvoir un jour retrouver ton frère
et devenir à ton tour quelqu’un de bien et qui saura faire la différence.

- C’est trop dur, dit Morte’Lys des sanglots plein la voix. Je ne suis pas prête à faire
ça et à surmonter toutes les difficultés qui seront sur ma route.


- Si tu savais la ressource qu’il y a en chacun de nous, toute la force que nous ne laissons jamais s’exprimer.
Il va te falloir puiser en elle. Ne laisses jamais la haine envahir ton cœur.
La seule chose qui doit mouvoir tes actes, c’est l’amour. D’une certaine manière tu représentes
à toi toute seule la victoire éclatante de ce que l’amour peut faire dans les cœurs.

Maman relâcha son étreinte et revint s’assoir à sa place :

- Viens là ma douce. Assieds-toi, dit-elle d’une voix douce. Je sais que c’est trop d’émotions
pour une jeune fille si jeune. Mais, il va falloir être forte. Si tu le permets, je vais financer
ta préparation. En premier lieu, je vais engager les meilleurs selenyte pour t’entrainer jusqu'à
ce que tu atteignes ton cercle de puissance 190. C'est tout à fait dans leurs cordes. Pour les dix derniers cercles
tu iras t’instruire auprès des plus grands Maîtres ecaflip au temple ecaflip. J’espère que tu apprendras là-bas
à communiquer avec ton Dieu qui saura te conduire avec sagesse vers ton véritable destin,
que je pressens hors norme. Tu trouveras ainsi, ta voie et tu seras armée face à la difficulté.

- Oui vous avez sans doute raison. En tous les cas, je tiens à vous remercier
de votre aide et des bons conseils que vous me donnez. C’est pour cette raison que je vais les suivre à la lettre.

- Bien, maintenant que tu es prête, c’est à toi de saisir ton destin et de le mener à bien.


Sur ces paroles, Maman et Mote’Lys se levèrent ensemble et partir là ou l’aventure de leur vie les attendait…




EPILOGUE





Elle regardait au loin vers l’horizon. Elle était perchée sur l’orme en haut du donjon craqueleur. Elle se disait que ce qu’elle voyait était magnifique et majestueux. Ses cheveux et son voile d’encre flottaient doucement au vent. Elle avait une posture majestueuse. On devinait une redoutable combattante à l’épée toche qui pendait à sa ceinture du kolosso et à la force tranquille qui se dégageait d’elle.

A son regard couleur fleur de lin, on pouvait observer une détermination sans faille face à son destin. Elle se disait qu’elle était enfin arrivée à la fin de son voyage d’initiation et d’apprentissage. Son Dieu Ecaflip lui avait, enfin montré le destin qui l’attendait et ce qu’elle allait apporter à ce monde. Elle avait retrouvé son frère depuis longtemps grâce à Maman Ours. Il vivait heureux sur Frigost et avait même trouvé femme et enfants.

Maman Ours avait raison, elle était le trait d’union entre deux redoutables ennemis. Elle était bien plus qu’un banal trait d’union, elle était une espérance de paix entre ces deux alignements. Il était enfin temps, que toute cette tuerie fratricide cesse. Et elle Morte’Lys, elle allait changer cela. Elle était la réconciliation. Elle savait que de terribles épreuves l’attendaient et qu’elle empruntait un chemin douloureux et difficile. Mais cela lui importait peu, elle avait déjà tout perdu, il ne lui restait que son destin et sa détermination face à sa mission.

Que tout paraît si beau et si paisible vu d’ici. Aizagan serait d’accord avec elle et le Maître de la Nat’Hur Flex serait du même avis. Elle apprécia ce moment de tout son être et elle se senti faire partie du Krosmos et ne faire qu’un avec lui. Elle rendit grâce pour ce magnifique instant à son Dieu Ecaflip et à Maman Ours, qui sans eux, n’aurait jamais apprécié ce moment à sa juste valeur.

Son regard se crispa un instant, quand elle remarqua au loin des bandits qui étaient en train de piller un village. C’est alors que sa rêverie cessa et qu’elle se dit :

- Allons Morte’Lys, il est temps que tu ailles accomplir ta mission…

C’est à cet instant qu’elle s’élança vers son destin et que sa légende commença…
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Morte'Lys, une vie, un destin.
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